III/ Une réelle prise de conscience

Publié le par diabete-reunion.over-blog.com

 

A) Multiplication des campagnes de sensibilisation


        Le diabète est devenu, de nos jours, un problème très inquiétant car il touche toutes les tranches d’âge. Des plus jeunes aux plus âgés, cette maladie se manifeste selon le type de diabète. Les plus jeunes sont concernés généralement par le diabète insulinodépendant et avec l’âge le diabète dit « gras » apparaît progressivement.      

A la Réunion la prévalence du diabète augmente de jours en jours; on peut même parler d’épidémie. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique, sont les premiers facteurs mis en cause pour le développement du diabète de type 2. Le mode de vie occidental qu’a récemment adopté la Réunion favorise donc l’accroissement du nombre de diabétique.

 

        C’est pourquoi, cette préoccupation incite d’innombrables personnes à créer de nombreuses actions éducatives qui encouragent la population réunionnaise à modifier leurs habitudes quotidiennes dont l’activité physique, ou encore le comportement alimentaire. En effet, les interventions dans les milieux scolaires paraissent indispensables aux acteurs de la santé publique. Par exemple à Saint Denis, 11 écoles soit 44 professeurs ont été sollicités afin de finaliser ces projets. Ils se sont engagés et ont pris de leur temps pour mettre en place ces desseins. De plus, un concours de création d’affiches a été proposé à des élèves il y a quelques mois de cela. Celui-ci avait pour but de promouvoir les bons gestes alimentaires et physiques de tous les jours nécessaires pour la santé. A Saint-Pierre également, la participation ne manque pas : dans la section d’Arts appliqués, les étudiants ont innové en réalisant un clip vidéo qui passerait à la télévision mettant en avant un guide nutritionnel. Ceci visant à sensibiliser les jeunes et leur famille.



img 0761

http://www.diabeterun.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=38&Itemid=45


 

Toutes ces manifestations n’ont pour but que de prévenir les parents et leur(s) enfant(s) et même de leur préconiser un changement radical de leur façon de vivre avec la nourriture. Faire passer les messages entraînent de nombreux changements de comportement à la maison, à la ville, au bureau mais aussi à l’école. Celles-ci éduquent la population en les informant sur les conséquences de leur choix de vie. Ces actions peuvent également amener les réunionnais à prendre l’initiative de se faire dépister.



dscf0018http://www.diabeterun.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=17&Itemid=37
Informations mises à disposition de la population par la maison du diabète

 

Ces opérations informent les enfants, par de sympathiques messages les risques qu’ils courent. D’autant plus que ces organisations créent une nouvelle occasion de faire la connaissance de personnes de même situation et d’aborder des conversations intéressantes. Cependant, l’avantage premier qu’apportent ces projets est le changement des habitudes nutritionnelles et physiques.

 

 

De multiples associations ont vu le jour afin de venir en aide et de suivre les patients atteints du diabète au cours de leur vie. En effet, la Maison du diabète est une des structures principales pour les personnes diabétiques. C'est une alliance du type loi 1901. Ses financements proviennent essentiellement de la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales c'est-à-dire la DRASS et du Conseil Général de La Réunion.

Initialement dénommée SAED, Structure d'Aide à l'Éducation des Diabétiques, cette association avait été créée à la demande du “programme régional de santé diabète” et a démarré son activité en octobre 1996.

Ses missions sont principalement d'informer et éduquer les patients diabétiques de toute l'île mais aussi de dépister la population réunionnaise et ensuite de les aider tout au long de leur vie, en les suivant fréquemment.




Maison du diabète

http://www.diabeterun.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=17&Itemid=37
Logo de la maison du diabète


 

De plus, depuis le 15 septembre 2009, l’Assurance Maladie propose aux patients diabétiques du département de la Réunion de bénéficier du service SOPHIA. C'est un service d’accompagnement qui vise à améliorer la qualité de vie des patients chroniques. De plus, celui-ci renforce la prévention des complications grâce à un accompagnement dans leur vie quotidienne. Cette assurance maladie ne concerne en effet, que les personnes majeures atteintes de diabète, prises en charges à 100% par la sécurité sociale. Résider dans le département est essentiel.



3169-1d9705[1]

http://www.ville-bondy.fr/argosCache/imagesResizer/250_0/3169-1d9705.jpg
Logo de Sophia diabète



 

D’autre part, un réseau de soins s’est constitué et coordonné autour du dépistage et de la prise en charge du diabète, de ses complications, et des maladies cardiovasculaires et rénales : le réseau Réucare (Réunion Cœur, Artère, rein, Education). Ce dernier est un réseau régional de professionnels qui inclut les médecins généralistes et les spécialistes, les infirmiers, les diététiciens, ou encore les podologues les spécialistes de l’éducation en santé et les éducateurs médico-sportifs… Son objectif principal est de réduire l’incidence des pathologies coronariennes, ischémiques cérébrales, rénales, artérielles et périphériques par l’éducation du patient dépisté et par la structure de son accompagnement à long terme.

Depuis 1991, date à laquelle Frédérick Banting a découvert l’insuline, le 14 novembre est devenu une journée internationale de prévention contre le diabète. C’est pourquoi chaque année à la même période, les associations membres de la FID, c’est-à-dire la Fédération Internationale du Diabète organisent des dépistages gratuits, des réunions d’information, des ateliers et des expositions au profit de la population.




SELSR5729214[1]
Marche organisée à l'occasion de la Journée du diabète

 

 

En exemple, le 14 novembre 2009 pendant la Journée Internationale du diabète beaucoup de bénévoles réunionnais venant de la Maison du diabète se sont mobilisés dans le gymnase du quartier de Moufia pour accueillir et aider les visiteurs. Cette même mobilisation a eu lieu, le même jour à Saint Pierre. Réunis au complexe sportif Casabona, toute une équipe de spécialistes d’endocrinologie, de diabétologie et de maladies métaboliques accueillait le public réunionnais en vue de pratiquer un dépistage. Muriel Cogne, diabétologue exerçant au CHD de Saint Pierre nous explique : « Il est très important de sensibiliser les populations notamment dans une région comme la Réunion où règnent une tradition culinaire et un problème de génétique qui contribuent à favoriser le diabète. »

 

 


La journée mondiale contre le diabète à Saint Pierre 
 

 

A la Réunion, l’état des lieux semble inquiétant selon le SROS lll (Schéma Régionale de l’Organisation Sanitaire) : « une prise en charge hospitalière insuffisante, un fonctionnement des services à améliorer en termes de pratiques coopératives internes et externes, des réseaux ville hôpital à améliorer, le renouvellement non assuré des diabétologues et des médecins généralistes, l’ophtalmologie en mal de spécialistes, dispositif hospitalier déficitaire [...], les professionnels paramédicaux tels que les podologues, les diététiciennes, et les infirmiers inégalement répartis et de toute manière en nombre insuffisant… ».

D’après les informations de la DRASS, toute la région Est de l’île a un taux de médecins inférieur de 5% à la moyenne régionale. Tandis que les régions Nord et Ouest n’en manquent pas : le taux de médecins est à la moyenne régionale ou supérieur à celle-ci. Ces différences peuvent s’expliquer par le placement des deux grands hôpitaux de la Réunion, situés au Nord et au Sud du département. Cependant, le taux d’infirmiers diffère totalement de celui des médecins : ils sont plus également répartis à travers la région. Le Sud-Est bénéficie de plus de 170 pour 100 000 habitants, ce qui est largement supérieur à la valeur régionale. Cette divergence se définit par l’augmentation d’infirmiers libéraux qui exercent un peu partout sur l’île.

 

 

Toutefois, la Réunion est moins dotée en professionnels de santé qu’en moyenne générale sur la Métropole. S’agissant des médecins spécialistes, 115 professionnels sont concernés par la prise en charge du diabète et ses complications. Les densités associées aux différentes spécialités (ophtalmologie, endocrinologienéphrologie et cardiologie) sont inférieures à la moyenne nationale, sauf pour les néphrologues (0,6 fois plus supérieures que la métropole). Le constat est le même pour les médecins généralistes libéraux dont la densité observée est plus faible l’île. En revanche, pour les infirmiers, la densité régionale se situe au-dessus de la valeur métropolitaine. Celle des podologues-pédicures sur le département est 4 fois inférieure à celle observée en France métropolitaine.






http---www.ors-reunion.org-IMG-pdf-tb diabete 2009-3.pdf -

http://www.ors.org

 Densité des médecins généralistes libéraux et des infirmiers libéraux selon la commune,  
à La Réunion au 01/01/2008 (Taux pour 100 000 habitants*)
 

 



Les dépistages et les repérages, en particulier chez les personnes en surpoids, sont prévus afin de limiter l’incidence du diabète.
 C’est pourquoi il est indispensable pour les médecins et spécialistes de la santé de travailler en réseaux : la prise en charge du patient  est nécessaire pour baisser le taux de personnes et atténuer la gravité des complications liées à ce fléau. Ce qui entraîne le SROS III a pensé que, s’ils le désirent, tous les diabétiques bénéficieront d’un traitement par pompe à insuline. Cependant, toutes ces manifestations et toutes ces améliorations de vie, ne stoppent malheureusement pas cette hémorragie.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article